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“Plus jamais cette barbarie”

Une session de formation organisée par Franciscans International en Afrique francophone


Tel est le cri du coeur de Jean Baptiste Ouedraogo, franciscain séculier du Burkina Faso, participant à la session de formation à Abidjan du 19 au 23 mai 2014.

Franciscans International a organisé cette formation, réunissant des franciscain(e)s religieux et séculiers de cinq pays : Bénin,  Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Tchad, et Togo.

L’enjeu de cette rencontre était double: redynamiser l’engagement des Franciscains sur le terrain. « Les défis sont grands, nous devons nous engager, faire plus » nous avoue Sœur Assumpta  Nemaye du Tchad. A cet égard, Fr Auguste Agounkpé et Mme Monique Badou du Bénin ont fait part de leur expérience. L’association franciscaine du Bénin a commencé il y a 10 ans et s’est pleinement engagée dans la défense des enfants dits « sorciers » qui sont victimes d’infanticide rituel. Les franciscains du Bénin ont su développer un réseau national compétent avec la collaboration de l’UNICEF. Deux campagnes de prise de conscience sur les infanticides perpétrés selon les croyances de sorcellerie ont été lancées en collaboration avec les représentants des congrégations relieuses, les chefs traditionnels, les autorités locales, les journalistes et Franciscains International. Une vidéo de 3 mn a révélé l’horreur du drame vécu au Bénin. Cet acte qualifié de barbare est révélateur de pratiques traditionnelles néfastes qui perdurent dans certains pays. « En Côte d’Ivoire, dans certains villages, le 10ème enfant qui naît dans une famille est tué par simple croyance ancestrale » nous révèle Sœur L.

Franciscans International veut sensibiliser sur la question de l’enregistrement des enfants à la naissance, comme mesure de protection de l’enfant et de ses droits.  Une enquête sur le terrain a été menée par M. Eric Gnamien Koffi, référent de FI pour l’Afrique, qui conclue: « Bien que la loi sur l’état civil rende obligatoire  la déclaration des naissances dans les trois mois de l’accouchement, le constat est que toutes les naissances ne font pas l’objet de déclaration… Cette non déclaration constitue bien entendu un obstacle majeur au droit à l’identité des enfants et corrélativement empiète sur la jouissance d’autres droits tels que le droit à l’éducation, à la santé et à la protection spéciale ».

Les 15 participants de cette formation ont réfléchi par groupe de pays sur les violations qui affectent leurs communautés : problème d’eau et d’assainissement au Burkina Faso, situation des veuves au Togo, éducation au Tchad, enfants dits sorciers au Bénin, situation des mineurs en prison en Côte d’Ivoire.

Le deuxième enjeu: s’engager dans le plaidoyer au niveau national en utilisant spécifiquement les recommandations faites lors de l’Examen Périodique Universel (EPU), (l’Examen Périodique Universel est un mécanisme prévu par le conseil des droits de l’homme pour évaluer tous les 4 ans  la situation des droits de l’homme dans  chaque pays membres de l’ONU).

Franciscans International a organisé deux tables rondes avec des ONG locales telles que l’ACAT,  la Commission Justice et Paix, le Comité de suivi de l’EPU de la Cote d’Ivoire, Regroupement des Acteurs Ivoiriens des Droits de l’Homme (RAIDH), and Justice Sociale. Des représentants du gouvernement Ivoirien  (Ministère de la Justice and des Droits de l’Homme, Ministère de la Solidarité, de la famille, des femmes et des enfants) se sont joints pour introduire les mesures que va prendre le gouvernement pour suivre les recommandations de l’EPU. Ces réunions ont offert l’opportunité à la société civile de discuter de leurs plans d’action avec des représentants du gouvernement.

Une façon concrète pour inspirer les franciscains des autres pays à agir de même afin de dénoncer et lutter contre toute forme de violation.

Le journal local Fraternité Matin d’Abidjan a couvert l’évènement, une façon de sensibiliser les lecteurs à ce processus de l’EPU qui, s’il se veut efficace, doit inclure la participation effective de la société civile.